
Les articles de nos libraires
Le bunker de la peur - Carolyn Chouinard
« On est heureux de voir Auzou Québec se lancer dans l’épouvante jeunesse, puisqu’il s’agit d’un genre qui contribue au plaisir de lecture de nombreux jeunes, autant à l’école qu’en bibliothèque. Dans Le bunker de la peur, Carolyn Chouinard part d’un lieu réel parfait pour son intrigue : l’ancienne base militaire canadienne désaffectée du Mont-Radar. On y suit ici un groupe d’adolescents cherchant â empêcher un étrange promoteur de raser l’entièreté du domaine et sa forêt pour en faire une station de ski. Mais plus ils cherchent, et plus d’étranges phénomènes se produisent autour d’eux… Ça se lit d’un trait! On a maintenant hâte de voir quels autres titres cette nouvelle collection nous réserve. »
— Andréanne Pierre, Revue Les Libraires, No. 146, p. 65.
Le plus petit sauveur du monde (T.2) : Florent passe à l’action - Samuel Larochelle et Geneviève Bigué
« Cette suite inattendue d’une de mes lectures jeunesse favorites inclut toute la vulnérabilité, le désespoir et la douceur que le premier volume a su brillamment transmettre de manière sensible. On y retrouve Florent, un adolescent passionné qui devient un leader militant écologique au sein de son entourage. Il est attendrissant de le voir chercher et trouver différentes méthodes pour créer un monde plus vert dans lequel sa jeune sœur pourra s’épanouir. Cependant, il devra faire face aux obstacles qu’entraîne le changement. C’est avec un texte sincère et des illustrations apaisantes que cet album nous sensibilise à la problématique environnementale en proposant des gestes spécifiques que nous pouvons tous appliquer au quotidien. »
— Chryssie Gagné, Revue Les Libraires, No. 146, p. 64.
Montréal hanté - Pierre-Luc Baril
« Dans Montréal Hanté, Pierre-Luc Baril nous propose une incursion dans le lugubre et mystérieux de la métropole au XIXe siècle, en faisant « face à une passé tantôt triste, parfois macabre, très souvent fascinant ». On est loin ici de la longue suite d’anecdotiques histoires de fantômes, et c’est las grande qualité de ce recueil. On y aborde les premières œuvres littéraires fantastiques du Canada français, les différentes épidémies ayant frappé la ville à l’époque, et même l’exécution des Patriotes. Le tout accompagné d’une recherche historique bien documentée. Bref, on réussit à sortir de la formule connue, ce qui devrait faire le bonheur des amateurs du genre. »
— Andréanne Pierre, Revue Les Libraires, No. 146, p. 50.
Le ventre des roches - Claire Moeder
« “Entre l’envol et l’effondrement”. Ce vers décrit parfaitement ce recueil qui allie l’écriture poétique et la photographie de Claire Moeder. L’autrice nous emmène au cœur de la flore québécoise pour nous illustrer de sa plume symbolique cette autofiction émouvante. Ainsi, elle développe l’histoire d’une mère disparue, d’une narratrice déboussolée et de son enfant. Dans cette poésie bordée de monts et de ruisseaux, Moeder aborde les thématiques de la perte, du renouveau, du féminisme et du paysage. Il est bouleversant d’assister au voyage introspectif de la narratrice et de sa recherche émouvante de réconfort et d’équilibre. On plonge dans un texte sensible rempli de magnifiques métaphores associant émotions touchantes à notre belle nature sauvage. »
— Chryssie Gagné, Revue Les Libraires, No. 145, p. 28.
Comme par enchantement : Récits charlevoisiens sur la disparition - Geneviève Dufour
« J’ai eu la chance de lire Comme par enchantement : Récits charlevoisiens sur la disparition pendant que j’étais justement dans Charlevoix. Le livre s’ouvre sur une phrase accrocheuse : « Je vis à l’Extérieur depuis vingt ans », la narratrice nous expliquant que ses parents la décrivent ainsi depuis qu’elle n’habite plus son coin de pays. Étant moi-même native d’une région que j’ai quittée, j’ai plongé immédiatement dans cet ouvrage. Geneviève Dufour nous parle ici de notre rapport aux lieux, mais surtout de notre rapport à l’endroit d’où on vient, avec tout ce qu’il peut comporter de nostalgie et d’embellissement, jusqu’à en oublier « les secrets, les fins de mois difficiles, les chicanes, les disparus ». Une très belle lecture et une autrice à découvrir! »
— Andréanne Pierre, Revue Les Libraires, No. 145, p. 17.
Nos fleurs - Anaïs Barbeau-Lavalette et Mathilde Cinq-Mars
« Dans sa nouvelle collaboration avec Mathilde Cinq-Mars, Anaïs Barbeau-Lavalette reprend une prémisse déjà abordée dans Femme forêt : « Pour aimer la nature, il faut savoir nommer ce qui la compose. » Elle entreprend donc ici de nous présenter les fleurs et les plantes sauvages communes du Québec, du genre de celles qui poussent tout autour de nous sans trop qu'on les voie : du sureau au mélilot, du plantain au thé des bois. On a envie de lire chaque page à voix haute, tellement la poésie de Barbeau-Lavalette est magnifique. Le tout accompagné des illustrations de Cinq-Mars, qui capturent parfaitement l'esprit de chaque texte. Une petite perle. »
— Andréanne Pierre, Revue Les Libraires, No. 142, p. 83.
Un lac le matin - Louis Hamelin
« Louis Hamelin nous transporte ici dans l’univers d’Henry David Thoreau, un auteur pour qui on lui sent tout de suite beaucoup d’affection. Pour ajouter une touche personnelle à cette histoire déjà bien connue, Hamelin imagine dans ce roman une amitié naissante entre Thoreau et un jeune coureur des bois canadien-français du nom d’Alex. L’écriture est également très proche de celle du célèbre auteur américain : la nature est omniprésente et le style est souvent contemplatif. Les amateurs de Walden se sentiront immédiatement chez eux!. »
— Andréanne Pierre, Revue Les Libraires, No. 141, p. 16.
Galumpf - Marie-Hélène Poitras
« Marie Hélène Poitras est de ces autrices qui n’écrivent pas assez. La nouvelle étant un genre qu’elle maîtrise tout particulièrement, c’est avec grand plaisir qu’on la voit y revenir dans Galumpf. Après avoir tissé une tapisserie de personnages qu’on lui reconnaît — un cheval fougueux, une petite fille et son trop grand chien, un accro à la porno, des amoureux qui s’écorchent dans les bas-fonds de Montréal —, elle termine ce recueil avec son texte le plus personnel en date. Quittant la fiction pour la confidence, elle nous y parle du rapport indissociable chez elle entre bêtes et écriture, car “tous les grands animaux nous rappellent notre appartenance au territoire. Ils hurlent en silence la grande beauté du monde et sa sauvagerie“. »
— Andréanne Pierre, Revue Les Libraires, No. 139, p. 14
Les fées - Sébastien Perez & Bluebirdy
« Les fées, paru chez Albin Michel Jeunesse en début d’année, n’est pas sans rappeler Faeries de Brian Froud, un ouvrage de référence bien connu de tous les amateurs de folklore du petit peuple. Les illustrations de Bluebirdy semblent vouloir rendre hommage à ce classique, entre autres avec ses nombreux dessins crayonnés souvent lugubres. La recherche de Sébastien Perez présente toutefois une version plus internationale du même sujet. On passe ici des kappa du Japon à l’histoire originale de la fée Carabosse, de l’Aziza du Bénin aux Péris, ces mystérieuses femmes ailées iraniennes. On est ailleurs et on aime ça! Dès 6 ans. »
— Andréanne Pierre, Revue Les Libraires, No. 136, p. 78
Cardiff, près de la mer - Joyce Carol Oates
« Joyce Carol Oates nous a habitués à des ambiances qui mélangent inquiétude et étrangeté. Liens familiaux troubles et lieux reculés peuplent l’écriture de cette romancière, qui semble toujours avoir un pied sur la ligne du fantastique. Composé de quatre longues nouvelles, ce recueil ne fait pas exception. Les protagonistes, toutes féminines, sont tour à tour forcées d’évoluer dans des environnements oppressants, voire parfois dangereux, où elles sont confrontées autant à la noirceur des autres qu’à la leur. On est ici dans une lecture lourde, mais d’une poésie indéniable. »
— Andréanne Pierre, Revue Les Libraires, No. 132, p. 36
L’économie psychique - Alain Deneault
« Le quatrième tome de Feuilleton théorique, L’économie psychique, est à la hauteur des trois précédents. Dans une langue précise et imagée, Alain Deneault s’approprie et actualise de manière assez originale des concepts propres à la psychanalyse. Dépouillé des structures symboliques qui lui indiqueraient comment s’inscrire de manière adéquate dans la société, constamment invité à se réinventer, c’est-à-dire pressé de performer dans toutes les sphères de son existence sans exigence claire, l’individu moderne est condamné à errer. La prose de Deneault est à la fois tonique et exigeante : elle nous élève dans la mesure où elle nous permet de mettre en mots et de structurer conceptuellement nos expériences les plus quotidiennes. »
— Jonathan Paquette, Revue Les Libraires, No. 128, p. 67
Tout le bonheur du monde - Claire Lombardo
« Voici environ 700 pages de pur plaisir qui décortiquent la complexité des liens familiaux. On découvre des parents amoureux comme au premier jour et leurs quatre filles devenues adultes et dont la vie n’est pas toujours simple. L’histoire nous transporte des années 70 à nos jours : c’est un voyage à travers les joies et les blessures de l’enfance jusqu’aux réalités de la vie adulte. Un roman drôle, percutant, rafraîchissant, rempli de tendresse et de rebondissements. Une saga familiale à dévorer sans retenue. »
— Louise Bordeleau, Revue Les Libraires, No. 126, p. 27